Vœux 2015

Bonne-annee-e-1-300x300Comme d’habitude, on était un peu en retard pour l’envoi de nos vœux.
Comme d’habitude on cherchait une photo qui nous plaise et nous fasse rire à publier.

Et puis il y a eu cette tuerie qui a empli l’espace et le temps, sans laisser beaucoup de place à autre chose.
Passé le moment de l’émotion, il nous semble important de prendre du recul, nous remettre à réfléchir.
Pourquoi, au-delà de l’horreur du meurtre, cela nous a mis à terre ?
Et il a fallu se demander ce que nous en faisions, de toutes ces réflexions.

On s’est dit que notre métier, c’était d’abord de prendre la parole face à un public.
Nous n’avons pas et n’aurons jamais l’audience de Charlie, mais la responsabilité n’en est pas moindre.

Depuis deux ans, nous travaillons sur « Quand est-ce qu’on arrive ? », un spectacle à destination du jeune public qui interroge les questions de migrations, d’origines, de transmission et de différences, et comment ces questions peuvent venir se frotter les unes aux autres, comment ça créé parfois des étincelles.

Nous le faisons parce que nous pensons qu’il est important d’aborder ces thématiques avec les enfants, tous les enfants, ceux des grandes villes et ceux des petits villages, pour interroger ce que c’est de vivre ensemble.
Comment c’est compliqué des fois, mais comment ça peut valoir le coup.

Notre métier, c’est aussi faire des ateliers, notamment avec des enfants et des adolescents.
Des ateliers où l’on tente de créer une communauté cohérente avec chacune des individualités des participants, et où l’on apprend à se regarder les uns les autres, à fonctionner ensemble, à savoir rire avec bienveillances de nos échecs, à développer son sens critique envers les autres et soi-même.

(Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons envie de continuer ce travail, d’être au contact des adolescents, des enfants, pour vivre avec eux le difficile apprentissage du collectif et de l’auto-dérision. C’est difficile parfois, mais nécessaire. )

Enfin, dans nos multiples questions, nous nous sommes demandés s’il était possible de souhaiter une bonne année aujourd’hui.
Et l’on s’est dit que oui, plus que jamais, il fallait se la souhaiter bonne cette année, parce qu’il va y avoir du boulot pour faire face, et ne rien lâcher.